20 février 2009

Fable



Je vous offre aujourd'hui, rien de moins qu'une fable extraite du bouquin de Juliette Clément Les fables de La Fontaine revues et salées.



J'ai évidemment choisi ma préférée :

Le lièvre et la tortue.

Rien ne sert de courir; il faut partir à point.
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.


"Faire défaillir de plaisir pas moins"
Clama Maître Tortue pas si sage.
L'autre s'esclaffa : "Laissez moi rigoler !"
Bien atteint au coeur de sa fierté.
Débuta ainsi un dur pari
Entre un vantard et un sûr de lui.

Passant pas loin, deux jolies nymphettes
Se prêtèrent bon gré aux galipettes.
Le Lièvre commença sans assurer
Et se laisse gentiment sucer.
Il était si sûr de ses prouesses
Qu'il put s'adonner à la paresse.
Sa compagne se demandait pourtant
Mais quand allait-il être performant ?
Ce Lièvre a l'air jeune, beau et fringuant.
Pourquoi n'est-il pas plus convaincant ?

L'autre posait beaucoup moins de questions,
Le Maître était déja en action.
Ce dernier, plus vieux, pesant et lent,
Était en la matière fort savant.

Se servant tour à tour de ses doigts,
De sa langue s'insinuant : quelle joie !
Sa belle n'en pouvait plus de plaisir,
Qu'elle était sur le point de venir.

Le Lièvre les voyant si prêts du but,
Grimpa la sienne, le vit en rut.
Mais à peine l'avait-il introduit
Qu'il était devenu tout petit.
De la semence, il n'en restait plus,
Sauf sur la pauvre nymphette déçue !

Peu importe les caractéristiques
Si tu veux te taper une bonne nique.
Sans défaut de passer pour un con,
Le Savoir aura toujours raison :

"N'hésitez pas à bien exciter
Et rien ne sert de trop se vanter."

1 commentaires:

Mlle B. a dit...

Que c'est vrai!! Apparemment, je tombe plus souvent sur des lièvres que des tortues ;)