23 janvier 2008

Extrait


Mouiller sa culotte

Ça commence par un regard. Ou un efleurement. Une poignée de main ou un baiser sur la joue qui eussent dû être ordinaires, mais oû le corps se liquéfia. Soudain flotte dans l'air une fabuleuse odeur de tempête hormonale. Dans l'étourdissement du premier désir, on ne s'en rends pas toujours compte. Mais il est trop tard, bien trop tard : on a mouillé sa culotte.

C'est une sensation de feu plutôt qui vous éteint d'abord. Mais flamme ou coulée, le résultat est le même. L'animal en vous qui est sorti du bois, détrempant votre colutte, ne vous laissera plus en paix, sans cesse miaulant sa complainte muette, son obsédante exigence : cette chair qui m'a troublée, il me la faut !

Bien sûr on pourra essayer de l'oublier. Mais on sait ce qu'il en sera. Et déjà la nostalgie vous prend, à la pensée de toutes ces heures de rêves lancinants qui vous attendent.

(Fellacia Dessert, La première gorgée de sperme, c'est quand même autre chose )

3 commentaires:

Jean-François Mopin a dit...

Un très joli texte. Pour la petite histoire, il a été republié trois fois chez Blanche, mais les collections de poche ne veulent pas le reprendre, à cause du mot "sperme". "Baise moi" est sorti en poche, mais "sperme" est un mot tabou...

Morenita a dit...

J'adore.

Merci pour l'extrait :)

Anonyme a dit...

Exactement ce que j'ai vécu dimanche, la nostalgie m'étreint depuis....