31 juillet 2007

31 juillet 1990


J’étais adolescente. C’était la mode des bracelets en caoutchouc. De simple annaux colorés que l’on se glissait au poignet. Certaines en portait seulement 2 ou 3. D’autres s’en couvrait l’avant bras au complet.

Mon grand-père avait un peu de mal à comprendre cette mode. En touchant celui que je portais, il m’a dit : « Nous en utilisons des semblables à l’usine où je travaille ». J’étais un peu perplexe.

C’est avec un sourire un peu moqueur qu’il m’en a apporté un quelques jours plus tard. "Regardes, je te l’avais bien dit". L’anneau en question était noir. Bien qu’ayant un diamètre un peu plus grand que ceux que j’achetais dans les boutiques de pacotilles, il était également plus résistant.

J’ai eu l’idée de le porter à la cheville. Je savais qu’il me faudrait user d’astuce pour parvenir à l’enfiler et qu’une fois en place ce serait définitif à moins de le couper pour l’enlever.

La raison de le porter me vint quelques jours plus tard ...

J'étais en relation avec un jeune homme depuis 13 mois. Au début de l'adolescence, une relation amoureuse de cette durée c'est tout de même un exploit. C'était un chaud soir d'été, je fis une promenade sur la rive du Fleuve avec mon amoureux, son petit frère, mon amie et Frédéric (celui qui m'a appris la différence entre amour et sexe, entre romantisme et passion).

J'avais envie de Frédéric. Comme chaque fois que je me retrouvais en sa présence. Comme toutes les fois, où malgré la présence de mon petit copain, nous étions parvenus à échanger un baiser furtif, à nous prodiguer une caresser, à nous glisser un regard sans équivoque.

Le petit frère de mon copain l'a forcé à le raccompagner à la maison. L'heure de son couvre-feu ayant sonné. N'ayant pas envie de reconduire le "petit beau-frère", j'ai choisis de demeurer sur la rive (avec Frédéric, évidemment) pendant que les autres s'affairaient à cette tache.

Tout s'est déroulé comme vous l'imaginez.

Nous ne sommes pas restés là à attendre bien longtemps. Nous nous sommes éloignés vers les rochers, avons trouvé un endroit où nous asseoir relativement confortables et avons regardé le soleil plonger dans l'eau. Sa langue dans ma bouche ... Ses mains partout sur ma peau ...

Il a bien fallu quitter le rocher. À notre retour, le comité d'accueil n'était pas des plus chaleureux. Mon copain n'a pas été dupe. Je n'ai rien eu à avouer. Je n'ai rien nié. La relation était terminée. Mes larmes ont séchées en moins de 5 minutes.

Le lendemain matin, le 31 juillet 1990, j'ai mis le bracelet à chauffer sous les chauds rayons du soleil. Quand il eut ramolli, j'ai enduit mon pied et ma cheville gauche de savon et je suis parvenue à le glisser en place sans le casser.

Depuis 17 ans, il me rapelle que la chair est faible ...




2 commentaires:

Anonyme a dit...

La chair est faible? Elle est plus forte que l'esprit. La preuve...

sex shop a dit...

tres bon merci