L'endos du bouquin
Dans ce récit autobiographique fort troublant, Toni Bentley, ancienne danseuse étoile du New York City Ballet, nous conte les joies du "holy fuck", la sodomie qui enseigne l'absolu abandon. L'auteur place la barre très haut, et pour parvenir à serrer parfaitement chacun des muscles de son corps de ballerine, et pour poser sa plume d'écrivain au plus près de sa cible transgressive. Car, au-delà de son séduisant aspect érotique, cette longue offrande, cette confession d'une incroyable liberté, épouse la forme d'une somptueuse lettre d'amour et de gratitude, adressée à A-man, l'homme par excellence qui, 298 fois en deux ans, révéla l'extase mythique à l'amante. En la pénétrant religieusement, A-man lui procure une jouissance qui la vide de son moi, vide qui engendre au cours de rituels soigneusement orchestrés, un don sans réserve.
Mon appréciation (9/10)
Ce récit contient des descriptions absolument sublimes et des passages plus ordinaires. La sodomie y est décrite avec un aspect presque spirituel, elle est présentée comme un acte quasi sacré. C'est délicieusement pervers, j'ai adoré !
Extraits
« Si l’on me demandait de choisir une seule voie de pénétration pour le restant de mes jours, je choisirais mon cul. Trop souvent ma chatte a été blessée par de fausses attentes et des entrées importunes, par des mouvements trop égoïstes, trop superficiels, trop rapides, ou trop inconscients. Mon cul, qui ne connaît que mon amant, ne connaît que l’extase. La pénétration est plus profonde, plus intime; elle suit le fil du rasoir. La voie qui traverse mes entrailles pour me conduire tout droit à Dieu est libre, elle a été dégagée. »
« Si vous laissez un homme vous enculer – et seul l’amant véritablement délicat devrait avoir ce privilège -, vous apprendrez à avoir confiance non seulement en lui mais en vous même, absolument sans contrôle. L’humiliation est le plus grand des démons mais, quand mon œil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que j’ai trouvé ma voix, mon esprit, mon courage … »
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